Insuffisance veineuse : définition, facteurs et traitements

Qu’est-ce que l'insuffisance veineuse ?

L'insuffisance veineuse chronique (IVC) est la forme la plus avancée de maladie veineuse chronique⁽¹⁾. L'insuffisance veineuse chronique (IVC) est une maladie évolutive qui touche le système veineux des membres inférieurs et qui se caractérise par une hypertension veineuse, un mauvais retour veineux et une série de symptômes, notamment des douleurs, des gonflements, des altérations de la peau et des ulcérations dans les stades les plus avancés de l’insuffisance veineuse. 

 

Quels sont les facteurs de risque de l’insuffisance veineuse ?

Les facteurs de risque de l’insuffisance veineuse incluent l'âge, le sexe féminin, la grossesse  (qui peut comprimer les veines et aggraver les symptômes), les antécédents familiaux , l'obésité ou le surpoids (qui augmentent la pression dans les jambes et ralentissent ainsi le retour veineux), le manque d’activité physique, le tabac  ainsi que des antécédents de phlébite. La chaleur dilate également les veines et exacerbe la sensation de jambes lourdes, tout comme les postures assises ou debout prolongées, qui entravent le retour veineux. 
 

Il est important de soigner tôt ces problèmes de circulation pour éviter d’en souffrir davantage en vieillissant. La première personne à qui s’adresser est son médecin traitant qui pourra ensuite nous orienter vers un angiologue ou un phlébologue si nécessaire. 

Quelle est la cause de l’insuffisance veineuse ?

L'IVC est la conséquence d'une hypertension veineuse due à un manque de tonicité des veines et à une insuffisance des valvules veineuses, qui assurent normalement le non-retour du sang dans les veines^(2,7).

Cette insuffisance des valvules veineuses entraine un reflux veineux et une réduction du retour du sang des veines vers le cœur^(2,7).

Ce mauvais retour veineux est à l’origine de la sensation de jambes lourdes, souvent accompagnée de picotements, de gonflement et autres complications citées juste avant (varices, modifications cutanées, ulcérations etc.). Une hypoxie et une inflammation sont également à l’origine de ces complications^(2,7).

Le manque de tonicité des veines et la stagnation du sang dans les jambes entraîne l’élargissement des veines, formant des varicosités qui peuvent varier en taille et en couleur, de bleu à noir, et s’accompagner de douleurs de diverses intensités^(2,7).
 

Quelles sont les complications possibles de l'insuffisance veineuse ?

L'insuffisance veineuse chronique peut entraîner diverses complications. Tout d’abord l’insuffisance veineuse peu devenir chronique, avec des complications qui peuvent être évolutives : œdème, modifications cutanées et apparition d’ulcères veineux dans les cas les plus avancés, qui sont difficiles à traiter^(1,7,10).

L'insuffisance veineuse chronique peut aussi avoir des complications graves car elle peut par exemple mener à des évènements thrombo-emboliques. Des thromboses veineuses, aussi appelées phlébites peuvent en effet se développer⁽¹⁰⁾. En raison du mauvais retour veineux et de l’accumulation de sang dans les membres inférieurs, des caillots de sang peuvent se former dans une veine superficielle ou profonde. 

La thrombose veineuse est-elle même susceptible de se compliquer d’embolie pulmonaire (si un caillot se forme dans une veine profonde, se détache et migre des membres inférieurs jusqu’aux poumons), c’est une urgence médicale qui est la cause de douze mille décès chaque année en France⁽⁹⁾.

Une autre complication est le syndrome post-thrombotique. Le syndrome post-thrombotique (SPT) est une complication chronique qui survient après une thrombose veineuse profonde (TVP)⁽¹¹⁾. Elle se développe chez 20 à 50% des patients et à des signes et symptômes communs avec l’insuffisance veineuse chronique : douleurs, sensation de lourdeur dans les jambes, des gonflements (œdèmes), et une peau altérée avec parfois des ulcérations^(12,13).
 

Quel traitement pour l'insuffisance veineuse ? 

Tous les patients présentant des signes et/ou des symptômes de l'IVC doivent d'abord bénéficier d'un traitement conservateur. L'utilisation de bas de compression est le pilier de cette prise en charge conservatrice. Cependant, la modification des risques comme la réduction du poids chez un patient obèse, de l’exercice régulier comme de la marche et l'arrêt du tabac, doit également être encouragée chez le patient.

D’autres méthodes de traitement existent pour gérer l'IVC. Il existe des traitements médicamenteux et dans certains cas, des interventions chirurgicales⁽³⁾.

Dans le cas où vous présentez des varices ou des varicosités, ou suite à une opération chirurgicale, il est possible que votre médecin vous recommande l’utilisation de bas de compression. Ces derniers sont particulièrement bénéfiques pour⁽¹⁵⁾:

• Atténuer les douleurs et la sensation de pesanteur au niveau des jambes,
• Réduire le gonflement des membres inférieurs,
• Prévenir l’apparition de thromboses veineuses, surtout en périodes d’inactivité prolongée post-chirurgie ou à la suite d'un traumatisme,
• Éviter les complications des thromboses, comme le syndrome post-thrombotique (douleur et gonflement dans la jambe) 

Aux premiers stades (C0 et C1), il n’existe pas de preuves que la compression veineuse puisse ralentir la progression de la maladie. Cependant, dès le stade C2, caractérisé par l'apparition de varices de 3 mm ou plus, la compression veineuse devient le traitement de référence. Les preuves cliniques les plus solides concernent le traitement des ulcères veineux ouverts au stade C6^(16,17).
 

La thérapie par compression est donc une solution incontournable pour lutter contre l’insuffisance veineuse⁽¹⁷⁾.